Églises : L'église Saint-Martin de Vic

La petite église Saint-Martin est une église romane du XIe siècle, qui passe assez inaperçue. Pourtant en son sein, elle conserve un chef d’œuvre unique : de superbes fresques du XIIe, qui font la renommée du village.

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L'église Saint-Martin de Nohant-Vic
L'église Saint-Martin de Nohant-Vic© CD36

Adresse :

Église Saint-Martin, 36400 Nohant-Vic

De l'ombre à la lumière

L’histoire commence en décembre 1849. Jean-Baptiste Périgaud entreprend de nettoyer l’église dont il a la charge. Lors du déplacement d’un retable, des morceaux d’enduits tombent et laissent apparaître des fresques bien protégées par trois couches de badigeon de chaux.

Sentant qu’il s’agit là de quelque chose d’exceptionnel, la découverte est présentée à George Sand et son fils. Aussitôt, les amis peintres de Maurice réalisent des croquis. Ceux-ci sont envoyés à Prosper Mérimée, Inspecteur général des Monuments historiques et de surcroît une bonne connaissance de la romancière. Le verdict tombe rapidement : le 6 février 1850, l’église devient l’un des premiers monuments classés en France.

Un classement éclair, puisque 40 jours auront suffi à donner de la notoriété à l’édifice.

Un livre d'images

L’émerveillement survient dès l’entrée tant les scènes sont nombreuses. Cette iconographie a été élaborée par les moines de l’abbaye de Déols, fondation bénédictine qui, à la fin du XIe et au début du XIIe siècle, dominait la vie artistique et intellectuelle du Bas-Berry, et dont dépendait l’église de Vic. Les scènes ont été réalisées entre 1130 et 1150 par le Maître de Vic à l’aide de 4 pigments minéraux : noir de charbon de bois, blanc de chaux, ocre-rouge et ocre-jaune.

En combinant ces pigments, en mélangeant, superposant ou juxtaposant ces couleurs, le peintre réussit à diversifier les effets, à créer des ombres et des lumières, à suggérer des volumes, à donner de l’expressivité aux personnages. Une iconographie remarquable, mais aujourd’hui difficilement compréhensible et qui de surcroît a souffert des altérations du temps.

Une belle mise en valeur

12 années d'études et de recherches de financements ont été nécessaires pour entreprendre les travaux pour redonner de sa superbe à l’édifice. Un travail titanesque de nettoyage et de protection pour les années à venir a été réalisé par des experts de la restauration. Les vingt scènes bibliques ont retrouvé leur éclat et offrent aujourd’hui un témoignage rare de l’art roman.

Dans la nef, une tablette tactile permet de découvrir les différentes scènes. Il suffit d’en sélectionner une à l’écran, puis un faisceau lumineux éclaire la scène choisie sur le mur. Dans le chœur, des audio-guides permettent également d’en savoir plus.

Et le succès est là, puisque depuis le début de l’année 2025, ce sont 11 000 visiteurs qui ont franchi les portes de ce site Sandien. La petite maison berrichonne attenante à l’église (fin du XVIIIe - début du XIXe) a été transformée en espace d’interprétation afin de découvrir les secrets de ces peintures médiévales et de leur restauration.

L'édifice est classé au titre des monuments historiques depuis 1964.

Depuis 2025, les visiteurs peuvent à nouveau découvrir ces peintures vieilles du XIIe siècle, avec des écrans interactifs qui facilitent la visite. Une notoriété qui dépasse les frontières : les fresques sont reproduites à la cité de l'architecture à Paris, et au musée d'Otsuka au Japon.
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Les peintures murales de Nohant-Vic

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